31 de diciembre de 2014

Je suis Alliance

Un sédentaire qui a besoin de maison
L'humain est un sédentaire qui a besoin de maison, qui a besoin d'ordre.
Mais il n'est pas que cela.
Il est aussi celui qui marche,
Il est aussi ce perpétuel insatisfait,
Ce perpétuel questionneur.
Par conséquent, le pèlerinage, le déplacement disent l'autre aspect de l'humain.
À mes yeux, ce que montrent les pèlerinages,
C'est l'impossibilité d'enfermer une définition de l'humain dans une seule situation, dans une seule culture, dans une seule manière de vivre. 
(Mgr Albert Rouet)

Dieu est-il droitier ou gaucher ?
L'Esprit est ce principe divin de contrariété qui, en empêchant la fusion aussi bien que la division, crée la communion. Il est cet éducateur intérieur qui contrarie nos habitudes droitières et nos singularités, les contraignant à aller là où naturellement elles ne voudraient pas aller. L'Esprit nous parle d'un Dieu qui est :
Aussi gaucher que droitier,,,,,
Aussi féminin que masculin,
Aussi miséricordieux que juste,
Aussi rédempteur que créateur,
Aussi intime que transcendant,
Aussi vulnérable que puissant,
D'un Dieu qui n'a pas trop de ses deux main pour embrasser la création.
(Robert Scholtus,  Petit christianisme d'insolence.)
"Nos vies sont autant de rivières qui vont se jeter dans la mer qu'est la mort" (Jorge Manrique)

L'heure est venue de s'en aller
Reprends ta route, reviens à la vie de tous les jours :
Tu n'es pas venu ici pour t'évader, mais pour te trouver reconfirmé dans l'engagement en faveur des hommes et des femmes avec lesquels tu vis, comme artisan de paix et de justice, artisan de communion et témoin de l'évangile là où tu vis, dans ta famille, dans ton milieu, dans ta communauté, dans ton travail ou tes études, dans ton repos et dans ton labeur !
Bonne route !

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

8 de diciembre de 2014

Je suis Cascade

" L'abîme appelle un autre abîme au fracas de tes cascades, toutes tes vagues et tous tes flots passent sur moi". (Psaume 41)


Réflexion : La cascade appelle l'arc-en-ciel
Tagore affirme que la cascade appelle l'arc-en-ciel, le reflet coloré qui représente la vie:
De chute en chute, elle roule, se répandant à tout instant en mille et mille courants, faisant siffler haut dans les airs écume sur écume. Mais avec quelle majesté, naissant de cette tempête, se recourbe la changeante durée de l'arc, aux couleurs variées, tantôt purement dessinée, tantôt se dissipant dans l'air, répandant alentour une fraîche et vaporeuse ondée. C'est ici le miroir de l'énergie humaine. Penses-y, et tu saisiras plus nettement : ce reflet coloré nous représente la vie.

Réflexion : Le jour nouveau pousse hier dans le passé
Le jour nouveau pousse hier dans le passé. Ainsi vont les jours, ainsi vont les ans et s'écoulent nos vies entre les rives du temps. Elle ne s'arrête pas sur les cailloux que la font danser ni dans les cascades qui la font rire, l'eau de nos vies descend toujours à la recherche des profondeurs. Ni dans les endroits calmes où elle médite et réfléchit le ciel. Vers quoi, vers qui s'écoulent nos instants ?

Si nous prenions le temps de regarder. Petite eau, regarde ce que tu donnes en t'en allant. L'eau qui s'arrête sur elle-même est une eau morte. Vois la rive et tout ce que tu rends fertile. Tu ne t'en vas pas vers l'océan de l'oubli, tu fais vivre, tu es lumière et fraîcheur. Les profondeurs vers lesquelles tu coules ne seraient-elles pas en toi-même ? (Robert Lebel)


(Textes  ramassés par Philippe de Gatineau)

11 de noviembre de 2014

Je suis Sentier

Les pieds pèlerins, purifiés par le feu des pas d'amour, se sont reliés entre eux par un fil de lumière visible que du ciel. (Ginette Phaneuf, Pèlerinage Terre et Mer)

S'il y a un salut, c'est dans la marche toujours plus avant. C'est une grande chose de ne pas savoir où reposer sa tête, si l'on porte au cœur la foi au Monde. (Teilhard de Chardin)

Puisse la route venir à ta rencontre,                  May the road rise to meet you,
Le vent être de ton côté,                                     May the wind be always at your back,
Le soleil te réchauffer doucement,                     May the sun shine warm upon your face,
Les pluies nourrir tes champs,                           May the rains fall soft upon your fields,
Et, jusqu'à ce qu'on se revoie,                              And, until we meet again,
Que ceux qui t'aiment là-haut veillent sur toi.  May God hold you in the hollow of His hand.
(Bénédiction irlandaise traditionnelle)                     (Traditional Irish blessing)

Réflexion Se mettre en route
Se mettre en route, c'est quitter l'immobilisme qui nous fige, c'est entrer en mouvement et mobiliser toutes ses énergies, celles du corps et celles du cœur, pour tendre vers un même but.

Se mettre en route, c'est créer l'harmonie entre les yeux et le regard, entre l'oreille et le son, entre les lèvres et la parole, c'est passer de la nuit à la lumière.

Se mettre en route, c'est choisir une direction et c'est partir ensemble afin de vivre, de vivre les retrouvailles, de vivre la rencontre.

Se mettre en route, c'est ne plus être seul, car c'est tout un peuple qui se met en mouvement, c'est tout un peuple qui se met en marche, c'est tout un peuple qui est en espérance, en attente d'une promesse inouïe.

Se mettre en route, c'est notre affaire, il y va de notre vie, de notre avenir. Oui, se mettre en route, c'est vraiment l'histoire d'un peuple. (Robert Ribert)

Réflexion Ô compagnon de voyage
Marcher, c'est te rencontrer, à chaque instant, ô Compagnon de voyage!
C'est chanter au bruit de tes pas !
Celui que ton souffle a touché ne vogue pas à l'abri du rivage. Il déploie au vent une voile agitée et navigue sur une eau tumultueuse.
Celui qui ouvre toute grande sa porte et en franchit le seuil reçoit ta salutation.
Il ne reste point à compter son gain ou s'apitoyer sur ses pertes; les battements de son cœur scandent sa marche; car tu chemines avec lui pas à pas, ô Compagnon de voyage ! (Tagore)

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

8 de octubre de 2014

Je suis mer-Océan

La mer de Champlain est une ancienne mer salée aujourd'hui disparue qui couvrait, peu après la dernière glaciation, un espace allant de la région de la ville de Québec jusqu'à Kingston (Ontario).

Réflexions
Dieu est l'Océan qui collecte tous les courants spirituelles de l'univers. Il est quelqu'un, il a un visage et un coeur. La vie entière et la mort deviennent pour chacun de nous la découverte d'une divine et irresistible présence. (Pierre Teilhard de Chardin, 1933).

I was not sure where I was going, and I could not see what I would do when I got (there). But you saw further and clearer than I, and you opened the seas before my ship, whose track led me across the waters to a place I had never dreamed of, and which you were even then preparing to be my rescue and my shelter and my home. (Thomas Merton,  The Seven Storey Mountain)

Mon Dieu, je vous adore ; vous êtes en moi. Vous êtes en qui je suis plongé comme une petite éponge dans un océan sans borne, océan de la perfection, de beauté, de bonheur, d'amour, de sainteté divine qui me pénètre, sui me remplit, qui m'enveloppe. Je vous adore ô Dieu de mon coeur qui êtes en moi en qui je suis. (Charles de Foucault)

Océan sans fond
Trinité éternelle, océan sans fond,
pouvez-vous me donner davantage que de vous donner vous-même ?
Vous êtes le feu qui ne s'éteint jamais.
Vous êtes le feu qui consume tout amour-propre de l'âme, 
c'est à sa lumière que vous m'avez fait connaître votre Vérité !
Lumière au-dessus de  toute lumière.

L'océan sans rives
Encore aujourd'hui à 97 ans, le Saint-Laurent me parle toujours. Il me rappelle l'importance des rives de la vie. Plus proches sont les rives, mieux le courant roule et se déroule, et plus le chenal s'impose. Finalement, la récompense du fleuve et des rives, c'est l'Océan sans rives.
Océan-silence ! Le torrent a chanté toute sa vie. Arrivé à l'océan, il se dissout, il se tait. L'infini !
Le fleuve, comme un pays en devenir. Il passe, il devient, il désire la mer durable. Dans les changements de marée, il apprend le bien, le mal, la vérité de la vie.
En mer, je ne vois plus les rives. Je suis seul, fragile. Certains jours, le vent est si fort que j'ai l'impression d'un danger final. J'ai peur.
Aujourd'hui, cependant, la mer est devenue pour moi comme un lac divin, une étendue mystique. À la fois clôture et cloître. L'expérience du fleuve qui se déroule face aux Laurentides impassibles fut pour moi une première expérience spirituelle. Elle l'est encore aujourd'hui. (Benoît Lacroix)


Prière Tu es l'Océan ; je suis l'Outaouais
Dieu, tu es l'Océan, je suis l'Outaouais
Tu es l'Être, j'existe
Tu es soleil, je suis ombre
Tu es toujours, je suis de l'instant
Au revoir, à demain matin, si tu le veux bien !

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

22 de agosto de 2014

Je suis Colline

Des hauts lieux d'intériorité
De tout temps et dans plusieurs pays comme l'Inde ou le Madagascar, les hauts-lieux comme la montagne mais aussi la colline sont des points de contact avec le divin, voire de révélation du visage de Dieu. On n'a qu'à penser à Jérusalem, bâtie sur une colline; d'ou l'idée de monter à Jérusalem.
Au Québec, l'oratoire Saint-Joseph et plusieurs de nos églises sont construites sur des collines.

Je suis colline signifie que chacun, chacune de nous est aussi un haut lieu de spiritualité. Constamment, nous avons à déprendre notre route intérieure pour monter vers ce sanctuaire vivant qui est pour nous un grand livre de lumière.

Dans son Cantique spirituel, au XVè siècle, Jean de la Croix place là haut sur les collines la rencontre entre l'âme et l'époux, entre le croyant et son Dieu. Son style s'inspire du cantique des cantiques :
Bergers qui monterez,
Là-haut sur les collines, aux bergeries,
Si par hasard voyez
Celui que j'aime tant,
Dites-lui que je languis, peine et meurs.
Recherchant mes amours,
Je m'en irai par monts et par rivages,
Ni cueillerai les fleurs
Ni ne craindrai les fauves
Et passerai les forts et les frontières ... 
(Jean de la Croix)

Prière Ralentis mes pas
Ralentis mes pas, Seigneur.
Calme les battements de mon coeur
En tranquillisant mon esprit.
Freine ma marche par la vision de l'infini du temps.
Accorde-moi, dans la confusion de la journée,
Le calme des collines éternelles.
Brise la tension de mes nerfs
Avec la musique apaisante des rivières
Qui chante dans mon souvenir.
Apprends-moi l'art de prendre des vacances-minutes
Pour admirer une fleur
Bavarder avec un vieil ami ou en faire un nouveau ...
Rappelle-moi chaque jour
Que la course n'est pas toujours au plus pressé,
Et que vivre mieux n'est pas vivre plus vite.
(Charles Delhez)

A hiking prayer

Lord Jesus,
Help me to be straightforward like the sky-seeking redwood tree.
May my generosity be like the sap which ascends and nourishes.
May my soul be clear like the spring water at its origin.
May my will be like the faultless granite.
May You be always throughout my life a constant companion.
May the cross which rises at the crossroads be for me like the meeting of a friend.
Amen

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

21 de julio de 2014

Je suis Rivière Souterraine

Je suis rivière souterraine

Une légende hindoue raconte qu'il y eut un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahmâ, seigneur de toutes les créatures, décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Le grand problème fut donc de lui trouver une cachette.

Lorsque les dieux mineurs furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent : Enterrons la divinité de l'homme dans la terre. - Non, répondit Brahmâ, cela ne suffit pas, car l'homme creusera et la trouvera.

Alors les dieux répliquèrent : Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans. - Non, dit de nouveau Brahmâ, car tôt ou tard l'homme explorera les profondeurs de tous les océans, et il est certain qu'un jour, il trouvera et la remontera à la surface.

Alors les dieux conclurent : Il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer de lieu que l'homme ne puisse atteindre un jour. À quoi Brahmâ répondit : Voici ce que nous ferons de la divinité de l'homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même; c'est en effet le seul où il ne pensera jamais à la chercher.

Depuis ce temps-là, conclut la légende, l'homme a fait le tour de la terre, il a fouillé le sol, il a exploré les astres et creusé à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui. (Tagore)

Son jardin secret
Il y a quelque part, mystérieusement, au plus intime de soi, un jardin secret. Un jardin secret pour intérioriser sa vie, pour l'habiter, l'enraciner, capter les sucs et les sources de sa terre et pour patiemment éclore, fleurir, mûrir et porter fruit.

Un jardin secret pour se ressourcer, se ré-inspirer, rebondir en confiance, repartir à neuf et en neuf, pour réenchanter sa vie, retrouver la joie et le goût de vivre, d'aimer, de lutter et d'espérer. Pour découvrir de nouvelles harmonies avec nos cordes les plus sensibles du coeur et de l'âme.

Un jardin secret où l'on peut se retirer au moment des coups durs, des épreuves, des mauvaises passes.

C'est dans son jardin secret qu'on se parle à soi-même avec plus de vérité et qu'on poursuit le dialogue avec les êtres que l'on aime et qui nous aiment. (Jacques Grand'maison)

Prière : La rivière et le fleuve
Seigneur, tu m'as façonné à travers les méandres de ma vie. Telle une rivière, ma vie a creusé son lit sur la terre des humains. Suis-je arrivé au fleuve pour m'y mêler, pour m'y fondre ?
Tu es le Fleuve, je suis la rivière. Tu m'attires et me glisse en toi un peu plus chaque jour. Pour toujours. Amen. (Jules Beaulac)

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

8 de julio de 2014

Je suis Mémoire

"Quelle force dans la mémoire ! C'est un je ne sais quoi, digne d'inspirer un effroi sacré, ô mon Dieu, que sa profondeur, son infinie multiplicité ! Et cela c'est mon esprit; et cela, c'est moi-même ! Que suis-je donc, ô mon Dieu ? Quelle est mon essence ? Une vie variée, multiforme, d'une immensité prodigieuse.
Voyez, il y a dans ma mémoire des champs, des antres, des cavernes innombrables, peuplées à l'infini d'innombrables choses de toute espèce, qui y habitent, soit en images seulement, comme pour les corps; soit en elles-mêmes, comme pour les sciences; soit sous forme de je ne sais pas quelles notions ou notations, comme pour les affections de l'âme, que la mémoire retient, alors même que l'âme ne les éprouve plus, quoiqu'il n'y a rien dans la mémoire qui ne soit dans l'esprit.

À travers tout ce domaine, je cours de ci de là, je vole d'un côté puis de l'autre, je m'enfonce aussi loin que je peux : de limites nulle part ! Tant est grande la puissance de la mémoire, tant est grande la puissance de la vie chez l'homme ! " (Saint-Augustin, Conf. X.17)

L'homme, pour être heureux et surtout digne de sa condition, a besoin de cultiver son pays intérieur, en s'abreuvant à la fois de ce qui le précède et de ce qui le depasse. (Gilles Vigneault)

Quant on aime la vie, on aime le passé parce qu'il est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine. (Marguerite Yourcenar)

Il n'y a rien de plus original que d'assumer l'héritage qui nous habite de toute façon pour créer quelque chose de neug et d'inédit. (Maurice Bellet)

Fondamentalement, nous sommes comme un arbre qui vit par ses racines. Sans racines, pas de vie. Les racines ne font pas de bruit, ne se voient pas. Elles affleurent de temps en temps, mais ce sont elles qui font vivre l'arbre. (Marie-David Giraud)

Où est cette mémoire ?
"Un phéomène qui reste mysterieux en moi et chez les autres, est la faculté d'oublier les impressions d'une nuit de bombardement. À peine quelques minutes après, tout ce qu'on vient de penser est comme emporté par le vent.
Pour Luther, un coup de foudre suffisait à changer l'orientations de sa vie entière pour de longues années. Où est cette mémoire de nos jours ?
La perte de cette "mémoire morale" -quel mot atroce- n'est-elle pas la raison de la ruine de toutes nos attaches à autrui: amour, mariage, amitié et fidelité ? Rien ne tient, rien n'est fixe. Tout est à court terme et à brève portée. Mais les manifestations de la justice, de la vérité, de la beauté, bref toutes les grandes actions ont besoin de beaucoup de temps, de stabilité, de "mémoire" au risque de dégénerer. Celui qui n'a pas l'intention de répondre d'un passé et de façonner un avenir, n'a pas de mémoire et j'ignore comment on peut saisir un tel personnage, le rendre conscient et le forcer à vous faire face. Car chaque parole, si elle l'impressionne au moment même est vouée à l'oubli. (Dietrich Bonhoffer)

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

20 de junio de 2014

Je suis Terre Fertile

Je suis Terre Fertile

"Le Seigneur prépare pour tous les peuples sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de bons vins" (Isaïe 25,6)

Je vous invite à ne pas partir que pour mieux rentrer en vous-mêmes. Et si même vous ne partez pas, il est possible de trouver votre terre intérieure. Qui que vous soyez, quelle que soit votre peine ou votre solitude, il y a des instants heureux pour vous : des chemins, des ruisseaux, des quartiers de votre ville, la mer qui invite à la sérénité, la montagne qui dit : "redresse-toi".   (Jean Sulivan)

Je regarde, j'écoute, je goûte et je célèbre la nature en dehors de toute notion du temps. C'est comme se laisser traverser par le temps, lâcher prise; ici, rien ne m'oblige à maîtriser le temps. Humer ces bouffées de grâce en revenant au plaisir de l'essentiel; j'aime d'être... C'est dans la contemplation et le silence que j'avance dans ma quête spirituelle et dans mon parcours vers la simplicité. (Céliane, pèleringe, Mont-Louis)

Les pèlerins ne sont ni des randonneurs ni des touristes : ils n'achètent rien; ils n'emportent rien; ils passent en traçant un sillon éphémère dans l'imagination des sédentaires ... Ils ne servent à rien sinon de relais mobiles à leurs messages pour le ciel. (Alix de St-André)

Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle mais des êtres spiritueles vivant une expérience humaine. (Pierre Teilhard de Chardin)

Celui qui marche fait l'expérience de sa marche comme mutation et de son chemin comme mouvement continuel dans lequel il est pris lui-même. Il ne peut pas s'en tenir à l'écart. Il s'engage dans une évolution intérieure, dans une voie qui le contraint finalement à Dieu, devant qui nous ne pouvons jamais arrêter de progresser, vers qui nous sommes toujours en chemin. (Anselme Grün)

Souvent, il m'arrivait le soir, au cours des premiers jours de cette longue marche, de contempler mes pieds avec étonnement : c'est avec ça, me disais-je, que nous marchons depuis l'aube des temps et que nous arpentons la terre. (Jacques Lacarrière)

Mon grand-père, Wawaté, me disait : Tu marches dans une forêt touffue. Ton sentier serpente entre les arbres. Tes mocassins foulent la Terre-Mère. Tu respires le vent sacré du Grand Créateur. Quand tu trouveras devant une montagne, ne t'arrête pas à son pied. C'est dans le portage qui mène au sommet qu'un homme se découvre. Tu ne dois t'arrêter que là-haut, là où plus rien n'obstrue ta vue et ta pensée, et remercier le Grand Créateur de toutes choses pour toutes les beautés qu'il nous donne. C'est ainsi que tu apprendras à marcher ta vie. (Michel Noel, Le Kitchimanitou)

Pèleriner, c'est marcher,
Pèleriner, c'est prier,
Pèleriner, c'est prier en marchant.

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

24 de mayo de 2014

Je suis Chemin qui se cherche

C'est que vos pensées ne sont pas mes pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins, dit le Seigneur (Isaïe 55, 8-9)

Derrière chaque religion, il y a l'homme de tous les temps et de toutes les civilisations... Le pèlerinage, la procession, la flamme des cierges, le jeûne et la prière, mais aussi le chant et la fête dépassent et transcendent toutes les confessions. L'homme a besoin de rites; et ces liturgies lui permettent d'entrer dans l'espace du sacré, lequel sera toujours situé au-delà de l'enclos de la science. Cet espace du sacré est le lieu où l'homme rencontre plus grand que lui et retrouve à la fois l'ordre universel et des raisons de vivre. (Jean Delumeau)

Il n'y a pas un coin de cette terre qui ne soit sacré. Une aiguille de pin qui scintille, un rivage sablonneux, une brume légère, tout est sain aux yeux et dans la mémoire de ceux de mon peuple... Nous faisons partie de la terre et elle fait partie de nous. Les fleurs qui sentent si bon sont nos soeurs, les cerfs, les chevaux, les grands aigles sont nos frères; les crêtes rocailleuses, l'humidité des prairies, la chaleur du corps des poneys et l'homme appartiennent à la même famille. (Le Chef amérindien Seattle)

Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l'on veut aller. (Blaise Pascal, Pensées, 1670)

La marche nous apprend à vivre léger. C'est vrai matériellement, c'est vrai aussi psychologiquement. Celui qui marche, qui va de l'avant, doit laisser un certain nombre de concepts, d'images, de croyances, de représentations et avancer du connu vers l'inconnu... Ce n'est pas toujours facile. Je pense à cette grande parole dite à Abraham : Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai. Va, va vers toi-même. Quitter le connu, ce à quoi nous sommes attachés, pour découvrir cet inconnu que nous sommes, c'est quelquefois passer par un désert, par la nudité, par le dépouillement. D'un point de vue spirituel, le chemin nous apprend à passer des vérités qu'on a vers la vérité qu'on est. (Jean-Yves LeLoup, l'Assise et la marche, Albin Michel, 2001, p.76)

Ce qui est demandé au chemin c'est de nous conduire au bout de lui-même... Chacun de nous est un chemin, ce qui est demandé à l'un n'est pas demandé à l'autre. On ne demande pas à un pommier de donner des figues. La seule chose qui nous est demandée et que demande la Vie en nous est de produire nos propres fruits, les fruits de notre propre sève, le chant de notre propre coeur, la marche de notre propre vie. À chacun de révéler cette forme particulière que prend l'Être, la Vie en lui. En marche. Idem, p.93.


(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

2 de mayo de 2014

Je suis Argile de la Création

Comme une bonne partie des terres du Québec, la région de Notre-Dame-de La Salette repose sur de l'argile grise (l'argile sensible du Québec) qui se liquéfie facilement au contact de l'eau. Cette région a connu de nombreux glissements de terrain. Pas étonnant qu'un des grands lacs de la région s'appelle le "Lac de l'Argile".

L'argile dont il est question dans la Bible est celle qui, mêlée de sable ou de calcaire, peut être façonnée par les potiers. Elle compare le Dieu créateur au potier et l'homme à un vase d'argile. Le mot "Adam" désigne le genre humain qui a été créé par Dieu "homme et femme"; le premier récit de la création fait le rapprochement entre ce nom (Adam) et le sol glaiseux : l'origine de l'humain est donc la glaise du sol (Gn 2,7).

La terre d'argile est employée pour tourner, pour façonner le vase,
mais c'est de son vide que dépend son usage ...

Des bois fins, secs et choisis ont participé à la construction du violon, du violoncelle,
mais c'est leur vide qui permet à la musique de résonner, de s'envoler entre soupirs, pauses et silences.

Cherche au fond de toi les espaces de vide, les espaces de silence, les espaces d'envie qui te permettront de remplir ta vie. (Jean Humenry)

Nous ne sommes pas séparés du silence, comme nous le croyons parfois, par le bruit dehors, mais uniquement par le bruit dedans. Le contraire du silence n'est pas le bruit, mais tout ce qui nous sépare de nous-mêmes, car ce n'est jamais le silence que j'entends, je m'écoute entendre le silence. (Christiane Singer)

Ma tête soliloque sous la semelle de mes bottes/
Quand elles se frottent au pavé des ruelles/
On m'a dit que le doute, c'est le Bon Dieu qui clignote/
Ma foi est fébrile comme une chandelle/
La foule est ventriloque, à couvert on chuchote/
C'est dans la pénombre que la lumière est belle. (Fred Pellerin)

Je suis de Glaise, Tu es de Souffle.
Je suis de Cendres, Tu es de Braises.
Je suis de miettes, Tu es de Pain.
Je suis de Larmes, Tu es de Sources.
Je suis d'Impasses, Tu es de Chemins.
Je suis d'Absences, Tu es de Veilles.
Je suis de Houle, Tu es de Paix.
Viens rouler la Pierre, De mes enfermements.
Que ta vie, enfin, Traverse de Toi à Moi. (Francine Carrillo, Revue Prier)


(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

15 de abril de 2014

Je suis des Eaux Agitées

Symbole ambivalent, l'eau peut aussi détruire et entraîner la mort: ainsi les eaux du Déluge. La mer, les lacs, les grands étendues d'eau effrayaient les Juifs, qui n'avaient pas la vocation maritime comme certains peuples voisins. On redoute les tempêtes, les naufrages, les raz-de-marée.

Dans le Christianisme, l'eau du baptême est symbole de renouveau: plongé dans l'eau, le vieil homme ressort des eaux un homme nouveau.

Alors, s'étant levé, il menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. (Mt 8; 26)

En ce moment, tu es peut-être au milieu de tes propres eaux agitées. Tu peux te sentir dépasser par une épreuve ou un événement qui menace de te consumer. Tu dois comprendre au travers les exemples bibliques que Dieu ne calme pas toujours les eaux déchaînées. Il ne contient pas toujours les flots et il n'éteint pas toujours les feux. Mais il promet ceci : Je marcherai avec toi au travers de toutes ces choses. Cette épreuve ou circonstance ne te détruira pas. Elle ne te consumera pas. Alors, marche. Tu arriveras de l'autre côté, avec moi auprès de toi.
Ottawa River (Gatineau-Ottawa, Canada)
Je te ferai toujours confiance, même quand j'aurai l'impression que je me suis perdu et que je marche à l'ombre de la mort. Je n'aurai nulle crainte car tu es toujours avec moi et jamais tu ne me laisseras seul dans le péril. (Thomas Merton)

Dans quelques années, je ne serai plus là, j'ai cherché à accomplir ce que je devais accomplir en donnant ce que j'ai reçu, et en laissant à d'autres le goût de continuer à chercher le sens de la vie, à oeuvrer pour que tous, hommes et femmes, deviennent plus libres et connaissent un vrai bonheur. (Jean Vanier)

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

29 de marzo de 2014

Je suis des Eaux Calmes

Les eaux calmes sont un symbole universel de vie et de pureté. Le récit de la création dans la Genèse souligne qu'un vent de Dieu tournoyait sur les eaux (Gn 1,2).

Bien que nécessaire à la vie quotidienne, l'eau dans la Bible est rare et il faut creuser des puits et des citernes pour recueillir l'eau de pluie et construire des systèmes d'irrigation. Dans le récit de l'Exode, grâce à son bâton, Moise fait surgir l'eau du rocher pour que le peuple boive et continue sa marche (Ex 17).

Étant la vie sous toutes ses formes, l'eau joue un rôle de guérison des maladies. Dans le récit de la Samaritaine, la source d'eau symbolise le jaillissement de la vie divine.

Viens, cresson un puits...
Depuis qu'un jour il m'a demandé, tout à fait à l'improviste de lui apprendre à prier, Mohammed a pris l'habitude de s'entretenir avec moi. C'est un voisin. Nous avons ainsi une longue histoire de partage...

Un jour, il trouva la formule pour demander un rendez-vous: Pour creuser notre puits!
Une fois, par mode de plaisanterie, je lui posai la question: Qu'est-ce que nous allons trouver? De l'eau musulmane ou de l'eau chrétienne?

Il m'a regardé, mi-rieur, mi-chagriné: Nous marchons ensemble et tu me poses cette question! Tu sais, au fond de ce puits-là, ce que je trouve c'est l'eau de Dieu! (Frère Christian de Chergé, un des moines  à Thibérine en Algérie en 1996)

La mer n'est pas Dieu, Je le sais bien.
Dieu est au-delà de la mer.
Mais quand je regarde l'immensité des flots, le reflux de la vague et la marée montante,
Quand les crêtes se brisent en une longue lame blanche,
Quand le regard se perd dans le bleu du ciel et de l'eau,
Quand le bleu de l'eau est si dense que le ciel semble blanc,
Il m'arrive de te chercher au-delà de la mer, 
Comme si mon coeur était en partance
Au-delà de moi-même et du temps. 
(André Beauchamp, Vivre sa vie comme un chant, La mer n'est pas Dieu, p.83)

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

12 de marzo de 2014

Je suis Rocher

Je suis Rocher

Le rocher est un symbole de sécurité et de solidarité: Qui est Rocher sinon Dieu? (Ps 18:32)

Crois-en mon expérience: tu trouveras quelque chose de plus dans les bois que dans les livres. Les arbres et les rochers t'enseigneront ce que tu ne pourrais apprendre des plus grands maîtres. (Saint-Bernard)

La montagne est à la fois symbole d'élévation au-dessus des faiblesse terrestres et de puissance en raison des dangers qu'elle oppose à ceux qui veulent la gravir.
Le rocher accentue la métaphore  de la montagne car il en soulève la pierre vers le ciel et c'est pourquoi il est un symbole de la rencontre avec le Tout Autre.

Eternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur! Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite! (Psaume 18:3)

Dans la Bible le rocher est fertile: il engendre la vie et les humains: Regardez vers le rocher d'où vous avez été tirés (Isaïe 51:1)

Le roc du Québec recèle encore aujourd'hui plein de richesses minières.

(Textes rassemblés par  Philippe de Gatineau)

26 de febrero de 2014

Je suis Arbre, je suis Forêt

Je suis arbre, je suis forêt.


L'arbre est le symbole de la puissance, de la grandeur de personne humaine, d'un peuple, d'une ville, du Royaume de Dieu.

Le thème de l'arbre appartient d'abord à l'imaginaire du paradis, lieu de bonheur planté d'arbres aux fruits savoureux.

Heureux l'homme qui se plaît dans la loi du Seigneur... Il est comme un arbre planté auprès des cours d'eau: ... jamais son feuillage ne sèche. (Psaume 1)

Pourquoi t'échappes-tu sans cesse dans la forêt ?
Je cherche Dieu, dit l'enfant.
Mais, dit le père, Dieu n'est-il partout ? Dieu n'est-il partout le même ?
Oui, dit l'enfant, Dieu est partout le même. Mais moi, je ne suis pas le même partout. 
(Rabbi Yaakou-Vitzhak)

N'oublions pas que ce n'est pas la longueur de ses branches, mais la profondeur et la santé de ses racines qui font la vigueur d'un arbre. (Gustave Thibon)

Devenir des arbres qui existent silencieusement dans l'obscurité et qui par leur présence vitale purifient l'air. (Thomas Merton)

Lorsqu'on regarde les arbres, ils se mettent à parler. ... À travers la floraison de la vie, la maturité de l'été, les fruits de l'automne et le déclin de l'hiver, l'arbre raconte le mystère de la vie. (Jean-Paul II)

Vous avez l'hiver et le printemps, vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs; jouez pour Dieu des branches et du vent. Jouez pour Dieu des racines cachées. (Patrice de la Tour du Pin)

C'est le travail souterrain des racines qui donne au tronc de s'élever vers le ciel et de grandir vers la lumière. (Arnaud Favart)


(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

4 de enero de 2014

L'arrivée

« Quelle joie quand on m’a dit : Allons à la maison du Seigneur! Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem » (Psaume 121)

« Il y a des lieux où souffle l’Esprit, mais il y a un Esprit qui souffle en tous lieux » (Madeleine Delbrêl)

« Les touristes passent rapidement d’endroit en endroit, mais les endroits passent lentement à travers les pèlerins et les changent pour toujours.» (P. Thomas Rosica)

« La Connaissance, c’est aussi savoir que lorsqu'on est arrivé, il faut revenir et que la moitié seulement du travail est fait! » (Henri Vincenot)

« Si tu vas au bout du monde, tu trouveras la trace de Dieu, si tu vas au bout de toi-même, tu trouveras Dieu lui-même. » (Madeleine Delbrêl)

« Le voyage n'est jamais celui qu'on attend. Que l’horizon se dérobe, rien à dire; il est dans sa nature même de fuir. C’est la destination qui se moque vraiment de nous. Nos chemins nous mènent toujours ailleurs. Certains s’agaceront de cette indocilité. Les autres, savent, du plus profond de leur âme, que c’est un autre nom pour le sel de vivre. » (Érik Orsenna)

(Textes ramassés par Philippe de Gatineau)

Homo Viator

Drumeția este un pic ca viața

„ Drumeția este un pic ca viața. Călătoria necesită doar să pui un picior în fața celuilalt iar și iar și iar. Și dacă îți oferi oportunitat...